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Caramanlis réaffirme le soutien de la Grèce à Chypre

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Publié dans iNFO-GRECE le

Le premier ministre, Costas Caramanlis, en visite officielle à Chypre, a réaffirmé le soutien inébranlable de la Grèce à la lutte de la République chypriote pour "mettre un terme à l'injustice flagrante qui se perpétue depuis 35 ans dans l'île", allusion faite à l'occupation du Nord de l'île par l'armée turque et au non respect des résolutions de l'ONU.

Dans une interview, mardi la veille de sa visite à Chypre, accordée à l'agence de presse chypriote CNA, M. Caramanlis a donné l'assurance que la Grèce soutiendra le président chypriote, Dimitris Christofias, dans les concertations pour l'obtention d'un règlement juste, viable et fonctionnel de la question chypriote.

"Ce règlement devra être clairement une affaire chypriote et devra être basé sur une fédération bizonale et bicommunautaire, comme le prévoient les résolutions du Conseil de sécurité de l'ONU et les principes et valeurs de l'UE", a affirmé M. Caramanlis, tout en déplorant que "l'autre partie - et la Turquie en tant que force garante jouant un rôle très important - observe une attitude intransigeante sur des questions importantes avec pour résultat de ne pas pouvoir atteindre l'objectif visé".

Les concertations du président de la République chypriote, Dimitris Christofias, avec le premier ministre, Costas Caramanlis, ont abouti mercredi à des conclusions communes concernant la question chypriote, la marche d'adhésion de la Turquie à l'UE, les questions internationales et les relations bilatérales.

M. Caramanlis a d'emblée souligné que l'UE constitue la garantie la plus efficace pour la sécurité de Chypre, ce qui signifie que le système des pays garants est désormais superflu et désuet. "Le système actuel des garanties n'est pas en phase avec les principes européens", a précisé M. Caramanlis, ajoutant que l'adhésion de Chypre à la famille européenne est à elle seule la meilleure garantie de sécurité.

Au sujet de la marche d'adhésion de la Turquie, M. Caramanlis a affirmé "nous soutenons l'orientation européenne de la Turquie, car nous sommes persuadés qu'une Turquie qui adoptera les règles de conduite européenne sera une Turquie qui sera meilleure pour ses propres citoyens, pour l'ensemble de l'UE et pour ses voisins". Le premier ministre a toutefois mis l'accent sur la nécessité pour la Turquie de respecter les conditions posées par l'UE pour intégrer la famille européenne.

Evoquant les concertations directes pour le règlement de la question chypriote, M. Caramanlis a mis l'accent sur son accord avec le président Christofias que "les concertations doivent se poursuivre jusqu'à l'obtention d'une solution", ajoutant que "cet accord devra avoir le sceau des deux communautés, sans intervention de tiers et de calendriers artificiels".

MM. Caramanlis et Christofias ont par ailleurs exclu catégoriquement l'éventualité d'une modification de la statégie Athènes-Nicosie dans la question concernant l'adhésion de la Turquie à l'UE; M. Caramanlis réitérant à nouveau la nécessité que la Turquie remplisse toutes les conditions exigées d'un pays membre de l'UE. "L'évaluation des résultats à laquelle nous avons procédé avec le président Christofias n'est pas satisfaisante et cela est pris très sérieusement en compte mais je ne pense que cela doit conduire -pour l'instant du moins- à une modification de notre stratégie qui repose sur des fondements solides", a-t-il ajouté.

De son côté, le président Christofias a indiqué que selon les évaluations communes de Chypre et de la Grèce, les concertations entre les dirigeants des deux communautés à Chypre pour l'obtention d'un règlement n'ont pas marqué les progrès escomptés.

"L'objectif est l'obtention d'un règlement basé sur une fédération bizonale, bicommunautaire, avec une égalité politique, comme le prévoient les résolutions de l'ONU, pour un Etat fédéral ayant une seule souveraineté, une seule identité et une seule personnalité internationale", a-t-il encore dit.

S'agissant de l'orientation européenne de la Turquie, M. Christofias a insisté sur le fait qu'elle peut, sous certaines conditions, fonctionner comme incitation pour la Turquie à coopérer pour une solution juste, viable et fonctionnelle, ce qui permettra aussi la normalisation complète des relations gréco-turques.

Enfin, M. Christofias a déclaré avoir exprimé au premier ministre grec "le soutien entier de la République chypriote à l'égard de la Grèce dans ses efforts pour le développement de relations de bon voisinage avec la FYROM et l'obtention d'un règlement accepté mutuellement sur l'appellation du pays voisin". "Nous soutenons également les efforts déployés par la Grèce, en tant que présidente en exercice de l'OSCE, pour le règlement des conflits et la garantie de la paix, de la stabilité, de la prospérité et de la démocratie", a-t-il conclu.

Le premier ministre grec a également eu mercredi des rencontres successives avec les dirigeants de l'AKEL, du DHSY, du Parti européen et du parti des Ecologistes.

Le SG de l'AKEL, Andros Kyprianou, à l'issue de son entretien avec M. Caramanlis a insisté sur une concordance des positions quant au fait que les résultats des "élections" dans les territoires occupés de Chypre vont rendre plus difficiles les efforts de règlement de la question chypriote selon les principes convenus.

Pour sa part, le président du DHSY, Nikos Anastassiadis, a exprimé l'espoir que la stratégie que suivra la partie grecque en Europe obligera la Turquie à prendre conscience des problèmes existant dans sa marche d'adhésion à l'UE, tandis que de son côté, le président du Parti européen, Dimitris Syllouris, a déclaré avoir remis à M. Caramanlis un texte reprenant les positions du parti concernant le rôle de la Grèce et de Chypre dans le cadre du dialogue euro-méditerranéen et le règlement du problème de Chypre.

Enfin, la SG du parti des Ecologistes, Ioanna Panagiotou, a souligné que Nicosie et Athènes devront mettre en place une nouvelle stratégie au sujet de la marche d'adhésion de la Turquie à l'UE.

M. Caramanlis a également rencontré le président de la Commission des parents de disparus et prisonniers non déclarés.

Jeudi, M. Caramanlis rencontrera les dirigeants du parti Démocratique et de l'EDEK ainsi que l'archevêque de Chypre, Mgr Chrysostomos.

i-GR/ANA-MPA/CNA

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