
Léon XIV recevant le patriarche de Constantinople Bartholomée, le 30 mai 2025 à Rome, après sa messe d'installation. © Vatican Media/CPP/IPA/SIPA
ENTRETIEN. Le pape ira en Turquie fin novembre, a l'invitation du patriarche de Constantinople, en conflit avec celui de Moscou. Le journaliste Jean-Arnault Derens explique les enjeux d'une visite historique.
Que Léon XIV ait choisi pour son premier voyage apostolique de se rendre en Turquie - du 27 au 30 novembre - est un signe marquant à plusieurs titres. En direction du monde musulman : il devrait y rencontrer le président Erdogan, qui a fait de la réislamisation de la Turquie un axe fort de sa politique. Mais, surtout, le pape répond à l'invitation du patriarche de Constantinople, Bartholomée, afin de célébrer les 1 700 ans du concile de Nicée, où a été défini le credo chrétien, et d'unifier orthodoxes et chrétiens en définissant une date de Pâques commune.
Un voyage historique qui intervient alors que le monde orthodoxe n'a jamais semblé si divisé depuis le schisme ukrainien, en janvier 2019, quand le patriarcat de Moscou a rompu avec celui de Constantinople, après que ce dernier eut reconnu l'Église orthodoxe d'Ukraine. Pour comprendre les enjeux de cette visite sous tensions, entretien avec l'historien et journaliste Jean-Arnault Dérens, cofondateur du média en ligne Le Courrier des Balkans et auteur de La Géopolitique de l'orthodoxie (Tallandier, 2025).
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