La présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, et le président américain, Donald Trump, après l'annonce d'un accord commercial entre les Etats-Unis et l'UE, à Turnberry (Ecosse), le 27 juillet 2025. EVELYN HOCKSTEIN / REUTERS
L’Europe paie le prix de ses errements stratégiques face à la Russie, la Chine et les Etats-Unis, estime l’ancien ministre grec des finances dans une chronique.
Cette année 2025 a vu s'effondrer les derniers piliers de l'ordre apparu à la fin du XXe siècle. Trois chocs ont suffi à le mettre à terre. Le premier a été la perspective d'une victoire de la Russie contre l'Ukraine. Depuis février 2022, les Européens se sont livrés à un double jeu périlleux. D'un côté, ils se sont engagés pour une victoire ukrainienne qu'ils n'étaient pas disposés à financer. De l'autre, ils ont exploité cette guerre pour promouvoir une sorte de keynésianisme militaire, perçu comme le dernier rempart contre la désindustrialisation de l'Europe.
Les mêmes qui s'interdisaient tout investissement vert ou toute politique sociale financés par le déficit ont trouvé dans la guerre en Ukraine une puissante justification pour creuser la dette publique au profit du secteur militaro-industriel. Mais, pour cela, il fallait que la guerre dure. L'Union européenne a par conséquent opté pour la pire stratégie possible : livrer juste assez d'équipements à l'Ukraine afin de prolonger l'hémorragie sans en infléchir le cours. Pari raté : quel que soit l'accord de paix sordide que le Kremlin et les hommes de Trump finiront…