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L'acte d'accusation contre la 17N bouclée. A Paris, des étudiants grecs se mobilisent contre les politiques ''sécuritaires''

Tandis que le procureur général Kyriakos Karoutsos a rendu son acte d'accusation de 811 pages sur les 19 membres présumés de l'organisation terroriste "17 Novembre" (17N), actuellement en détention préventive, dont le procès pourrait commencer au mois de mars 2003 et que des informations font état d'une nouvelle loi antiterroriste en préparation pour décembre de cette année, des étudiants grecs à Paris se mobilisent en faveur des détenus de Korydalos et dénoncent les "politiques sécuritaires des pays occidentaux [...] depuis la chute du mur de Berlin et surtout depuis le 11 septembre".


Selon l'acte d'accusation du procureur Karousos remis à la Cour, Alexandros Giotopoulos, Pavlos Serifis, Ioannis Serifis, Nikos Papanastassiou et Theodoros Psaradellis sont tenus pour être les fondateurs de la dernière organisation de terrorisme politique en Europe, responsable de 23 meurtres depuis son apparition en 1974 au lendemain de la chute de la dictature en Grèce. Toutefois, seules les actes à partir de 1983 sont pris en compte, les crimes précédents étant prescrits par le… temps.

Le procureur demande la citation des 18 des 19 accusés, ce qui relaxe Avgoustinos Xiros, lequel bénéficie de la prescription. Celui qui apparaît comme le chef de la 17N, Alexandros Giotopoulos, résidant depuis des années en France où son père était connu comme une figure du mouvement trotskiste international, est chargé de 86 actes terroristes (attentats, assassinats ou attaques contre les banques) ; Dimiitris Koufontinas accusé de 86 actes, Savvas Xiros de 82 actes, Christodoulos Xiros de 34 actes, Vassilis Georgatos de 35 actes, Patroclos Tselentis de 12 actes, Sotiris Kondylis de 8 actes, Nikos Papanastassiou de 3 actes, Costas Telios de 6 actes, Angelliki Sotiropoulou de 3 actes, Thomas Serifis de 7 actes, Iraclis Kostaris de 14 actes, Kostas Karatsolis de 9 actes, Thomas Psaradellis de 3 actes, Dimitris Georgiadis de 5 actes, Vassilis Xiros de 29 actes ainsi que Giannis et Pavlos Serifis pour participation à une organisation criminelle.

L'acte général d'accusation conclue qu'il ne s'agit pas d'un crime politique dans la mesure où les accusés ne cherchaient pas le renversement du régime politique en place. Toutefois, il souligne que "les crimes terroristes, même avec des mobiles politiques restent des actes terroristes et en tant que tels ils doivent être punis".

Le procureur reconnaît qu'il reste d'autres personnes inconnues de l'instruction qui ont participé à la fondation de l'entreprise terroriste. Concernant le plus controversé des accusés, Giannis Serifis, un syndicaliste bien connu dans le milieux de l'extrême gauche athénienne, le procureur soutient qu'il avait participé à l'assassinat du chef régional de la CIA Richard Welch en décembre 1975, et bien que cet acte soit prescrit par le temps, Serifis aurait continuer à être un membre actif chargé du recrutement de nouveaux membres. Giannis Serifis, lui, soutient qu'il avait quitté l'organisation avant 1983, date limite de la prescription, mais selon le procureur rien ne prouve cela.

Différentes organisation de l'extrême gauche grecque, des syndicalistes et des intellectuels s'étaient mobilisés ce dernier temps pour demander la libération de Giannis Serifis.

A Paris, un groupe d'étudiants grecs organise dimanche 1 décembre un meeting à 18:30, au 21ter rue Voltaire, pour dénoncer ce qu'ils considèrent comme "une offensive à caractère global: l'assimilation de tout mouvement social ou politique qui peut potentiellement menacer la domination capitaliste". Dans le meeting interviendraient Makis Kavouriaris (professeur à l'Université Paris VIII), un représentant du comité de solidarité de Paolo Persichetti (membre des Brigades Rouges extradé en août dernier par la France à la demande du gouvernement italien) et l'écrivain français Maurice Rajsfus. Pour les organisateurs, au dela du soutien à Giannis Serifis, il s'agit de "Coordonner l'action pour amplifier et renforcer la lutte contre la politique de la guerre, de la pauvreté, du chômage, de la flexibilité dans les rapports salariaux [...] en vue des deux affrontements cruciaux de l'oligarchie grecque avec le mouvement populaire local et international: le sommet de l'Union Européenne à Thessalonique en juin 2003 et les jeux olympiques de 2004 à Athènes".

Au même moment à Athènes, selon les informations de l'Agence Athénienne de Presse (agence officielle grecque), une nouvelle loi anti-terroriste serait en préparation et proposée au vote du Parlement après les vacances de décembre, afin de conformer le droit grec aux décisions du Conseil des Ministres de l'Union Européenne de décembre 2001. Il s'agirait principalement avec la nouvelle loi d'étendre la définition de l'acte terroriste aux actions visant à nuire à un pays ou à un organisme international, et, par leur nature, à intimider la population ou à obliger les autorités publiques à renoncer à l'exécution d'une action quelconque. De même seraient considérées comme terroristes les actions qui visent à déstabiliser ou à détruire les structures politiques, constitutionnelles, économiques ou sociales d'un pays ou d'un organisme international. Mais la mesure la plus sévère pourrait être l'allongement de la durée de prescription des crimes à 30 ans au lieu des 20 ans actuellement. Une mesure qui intervient de toute façon trop tard, l'actuelle limite de prescription en mettant hors de portée des enquêteurs les chefs historiques et la période la plus trouble et la plus mystérieuse de la 17N, de 1974 à 1983, enlève tout intérêt aux spectaculaires arrestations de l'été dernier et au procès qui se profile. Un simple procès de droit commun qui ne permettra certainement pas de comprendre comment des bandits "amateurs" ont pu agir et commettre 21 assassinats de personnalités grecques et étrangères du monde politique, militaire et économique, sans jamais être inquiétés 28 ans durant.

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