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La Grèce rend hommage à Jacqueline de Romilly

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Publié dans iNFO-GRECE le

Les classes politique grecque et française ont rendu un hommage appuyé à Jacqueline de Romilly, à l'annonce de la disparition de l'helléniste et académicienne décédée samedi à l'âge de 97 ans.

Le premier ministre grec, Georges Papandréou, a salué l'immense contribution de Jacqueline de Romilly à l'hellénisme. "Par ses études, ses recherches inlassables, ses écrits et son enseignement de l'histoire de notre culture classique, et en particulier de la langue grecque, Jacqueline de Romilly a fait honneur à la pensée grecque, elle s'est dévouée à diffuser les lettres et arts grecs, et elle a participé à tout débat public qui mettait en relief les idées et les valeurs de la civilisation antique grecque", a souligné M. Papandréou.

"Jacqueline de Romilly a soutenu la Grèce dans des moments difficiles, elle a mis en avant l'humanisme qui distingue les Grecs", a conclu M. Papandréou.

"L'hellénisme a perdu une grande amie et une alliée constante dans ses efforts de promotion de la langue grecque et de la culture grecque", a affirmé dimanche la ministre de l'Education, Anna Diamandopoulou. "Jacqueline de Romilly a été une grande académicienne française, une figure du mouvement de l'éducation en Europe et un phare de la culture pour nous tous", a ajouté la ministre.

La direction du ministère de la Culture a exprimé pour sa part sa profonde tristesse et douleur pour la mort de Jacqueline de Romilly, rendant hommage à son combat dans "une affaire jugée perdue pour certains: la conservation et le sauvetage des lettres grecques, la défense de tous les idéaux que condense la culture grecque antique".

"Plus qu'une amie de la Grèce, elle a été Grecque, elle a été déclarée membre de l'Académie d'Athènes, ambassadrice de l'hellénisme, alors qu'elle a obtenu la nationalité grecque en 1995", souligne encore le communiqué du ministère de la Culture.

De son côté, le président de la ND, Antonis Samaras, a déclaré que "les Grecs font leurs adieux, avec gratitude, à la grande helléniste et académicienne, Jacqueline de Romilly", soulignant que "l'honneur et la gratitude que nous lui devons seront éternels".

"Jacqueline de Romilly a été dans les actes - et elle a été à juste titre proclamée - ambassadrice de l'hellénisme et citoyenne de la Grèce, c'est pourquoi elle a toujours été, dans les moments les plus difficiles pour notre patrie, à l'avant-garde de la défense de l'histoire et des valeurs de la Nation hellénique", a conclu M. Samaras.

Née Jacqueline David le 26 mars 1913 à Chartres, Jacqueline de Romilly, était la deuxième femme a être membre de l'Académie française, première femme professeur au Collège de France, elle est connue pour ses travaux sur la Grèce antique, en particulier sur Thucydide et la Guerre du Péloponnèse. D'origine juive, elle s'était convertie en 2008 au catholicisme.

L'hommage a été aussi unanime en France où le président de la République Nicolas Sarkozy exalte dans un communiqué publié par l'Elysée "la vie et l'œuvre de Jacqueline de Romilly [qui] sont baignées d'une lumière puisée aux sources d'une très haute civilisation - la civilisation grecque".

Le premier ministre François Fillon a salué la femme qui "s'est vite imposée comme une référence en matière d'humanités et de langues anciennes", à une époque où "les femmes étaient rares dans les cercles universitaires".

Enfin, le ministre de la Culture Frédéric Mitterrand a fait part de son regret de la disparition "d'un des très grands esprits de notre temps", un exemple "d'humaniste par excellence".

Enfin, la ministre de l'Enseignement supérieur et de la recherche, Valérie Pécresse, a promis de poursuivre le combat de Jacqueline de Romilly pour l'enseignement du latin et du grec aux lycées.

i-GR/ANA-MPA

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