
Devant la cour pénale d'Athènes, une marée humaine − près de 20 000 manifestants selon la police − a déferlé mercredi 7 octobre au matin sur l'avenue Alexandras pour accueillir le verdict du procès contre le parti néonazi Aube dorée. Après cinq ans et demi et plus de quatre cents audiences, l'annonce était attendue avec anxiété en Grèce, en particulier parce que la procureure avait demandé l'acquittement des dirigeants en décembre dernier.
Au mégaphone, les condamnations sont énumérées une à une, la foule s'extasie, hurle sa joie : « Les nazis en prison ! » Sur le parvis du tribunal, Magda, la mère de Pavlos Fyssas, rappeur antiraciste de 34 ans assassiné par Yorgos Roupakis, membre du parti, durant la nuit du 18 septembre 2013, a poussé un cri de soulagement : « Pavlos, tu as réussi. » « Une bataille a été gagnée, mais le fascisme n'a pas dit son dernier mot… Nous continuerons notre lutte », a ajouté celle qui n'a raté aucune séance depuis le début de la procédure enclenchée à la suite du meurtre de son fils.
Le chef du parti, Nikos Michaloliakos, admirateur de la dictature des colonels (1967-1974) et du national-socialisme, négationniste...