
DÉCRYPTAGE – Le premier ministre a présenté cette semaine son plan de redressement des finances publiques comme un mal nécessaire pour éviter à la France de subir une crise similaire à celle qu’a traversée Athènes il y a quinze ans.
«Comparer la France d'aujourd'hui à la Grèce de 2010, c'est sans doute excessif. On n'en est pas là», glissait dans nos colonnes en début de semaine Christian de Boissieu, professeur émérite à l'université Paris-I Panthéon-Sorbonne et vice-président du Cercle des économistes. François Bayrou s'est pourtant autorisé cette comparaison, lors de sa conférence de presse tenue mardi 15 juillet, cherchant sans doute une meilleure adhésion à son rigoureux plan de redressement des finances publiques. Le premier ministre a présenté le surendettement comme une «malédiction» face à laquelle «le peuple grec et l'État grec ont dû consentir des sacrifices immenses», abaissant les retraites de «30%» et les salaires des fonctionnaires de «15%». «C'est exactement ce que nous ne voulons pas», a-t-il souligné, pédagogue.
La France n'en est pas encore là. Son déficit à 5,8% de son PIB (produit intérieur brut) - le pire de la zone euro, certes - est encore loin d'atteindre celui de la Grèce en octobre 2009, point de départ d'une crise aiguë de la dette jusqu'en 2015, et…