
CHRONIQUE - Les Grecs ont confié à Kyriakos Mitsotakis un mandat aussi simple que redoutable: sortir le pays du populisme et de la crise. Pour relever ce défi, le nouveau premier ministre aura besoin du soutien de l'Europe, analyse Nicolas Baverez.
Les élections européennes de 2019, pour la première fois, ont bouleversé les équilibres partisans et le gouvernement de plusieurs des pays membres de l'Union. Ainsi en va-t-il de la Grèce où Alexis Tsipras, dont le parti Syriza a été distancé de dix points le 26 mai, s'est résolu à des élections législatives anticipées. Tenues le 7 juillet, elles ont débouché sur une victoire nette de la Nouvelle Démocratie de Kyriakos Mitsotakis.
Pour ne représenter que 3 % du PIB de la zone euro, la Grèce demeure un pays très important pour le destin et l'avenir de l'Europe. Elle constitue en effet un laboratoire des chocs et des crises qu'affrontent les démocraties du continent. Elle lança la crise de l'euro en raison de sa situation de défaut potentiel à la fin de 2009, avant de faire l'objet du plus vaste plan de restructuration de l'histoire. Elle fut la principale porte d'entrée en Europe des réfugiés du Moyen-Orient avant la...