
Thomas Wieser, en septembre 2017 à Tallinn, en Estonie.
LETTRE DE BRUXELLES
Une effervescence inhabituelle gagne la salle de presse flambant neuve du nouveau bâtiment du Conseil (des Etats membres), en plein cœur du quartier européen de Bruxelles. Des journalistes agrémentent le pupitre de fanions, y posent des bouteilles d'alcool et fixent un ballon de baudruche en forme de « T » doré. Quelqu'un lance la bande-son de Zorba le Grec, juste au moment où Thomas Wieser franchit le seuil. On est mi-janvier, et il s'apprête à donner le dernier briefing off the record de sa carrière.
L'Autrichien de 64 ans a assuré pendant six ans, non-stop, durant toute la crise de l'euro, la présidence de l'Euroworking group (EWG). Il s'agit d'un groupe d'experts des pays membres de la zone euro (souvent, les directeurs du trésor), qui préparent en amont les réunions bruxelloises de leurs ministres. Bien moins exposé que le président de l'Eurogroupe, le président de l'EWG joue néanmoins un rôle clé dans la gouvernance de la zone euro.
Toujours impeccable, costume en tweed et cravate sobre, M. Wieser marque un temps d'arrêt, salue l'assistance, puis commence à dérouler son « briefing », comme si de rien n'était. Au menu...