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Les Grecs ont voté aujourd'hui pour élire la nouvelle Chambre dans les élections législatives anticipées convoquées par le chef du gouvernement conservateur sortant Costas Caramanlis. Les premières estimations des sondages sortie des urnes devraient être connus à 19h00 locales (18h00 de Paris/ BXL), mais des nombreux observateurs remarquaient une certaine accalmie dans les bureaux de vote. Les indécis restaient encore nombreux jusqu'aux derniers jours précédant les élections, et leur taux de participation pourrait faire la différence. En jeu, la capacité du gagnant de former un gouvernement autonome.

Les urnes se sont ouvertes en Grèce, ce matin à 7h00, pour recueillir le bulletin des 9.824.223 électeurs qui doivent élire les 300 députés du parlement grec. La ville de Thessalonique a déjà recueilli le vote des principaux leaders politiques. Le premier ministre sortant Costas Caramanlis y est apparu au 431e bureau de vote de la ville dès 9h00, tandis que son principal concurrent, le socialiste Georgios Papandreou, a exercé son droit électoral à 11h00 dans la même ville.

Toute la classe politique grecque est ravie d'être repartie en campagne. Les politiciens ont la politique dans leur sang et ce dernier, bouillonnant, seule une campagne permet de le réveiller. Les élections c'est comme une cure à l'ozone. Les seuls à s'ennuyer finalement ce sont les Grecs, le peuple. Ouvriers, agriculteurs ou entrepreneurs, ils bataillent dur pour gagner leur pain quotidien et la distraction électorale qu'on leur propose, tombe au mauvais moment. Car, plus que jamais, pour s'en sortir, ils savent qu'ils doivent compter sur eux-mêmes.

A l'heure où la Foire Internationale de Thessalonique (FIT) ouvre ses portes, et à une semaine des élections, les leaders politiques menant campagne regardent leur montre : "c'est l'heure de la responsabilité", pour Caramanlis, tandis que pour son principal concurrent, Georges Papandreou, "c'est l’heure de la vérité ".

L'art de débattre en politique a beau acquérir ses lettres de noblesse dans la Grèce antique, les Grecs modernes n'avaient qu'un mot à la bouche hier, c'était le "ntibbeït", version néo-hellénique de l'anglais "debate". Avec une partition connue et maintes fois jouée, même dans le direct ce ne pouvait être ni un show ni un débat.

Le président de Synaspismos (gauche radicale), Alekos Alavanos, a demandé dimanche des débats télévisés séparés avec le premier ministre, Costas Caramanlis, le président du PASOK, Georgios Papandreou et le SG du KKE, Aleka Papariga. M. Alavanos répondait ainsi à la proposition de M. Papandreou d'un débat l'opposant à M. Caramanlis.

La catastrophe dans laquelle les incendies de fin août ont plongé la Grèce, devient le pivot de la campagne électorale, autour duquel s'articulent désormais discours et déclarations programmatiques. Le président du PASOK, Georgios Papandreou a présenté dimanche à Pyrgos le programme élaboré par son parti pour la reconstruction des régions sinistrées, estimant que "l'heure de la vérité est venue, cette période étant très cruciale pour le pays qui, pour y faire face, doit faire preuve d'unité". De son côté, le premier ministre Costas Caramanlis dans une allocution télévisée, s'est à nouveau adressé à la Nation, soulignant qu'"il sera nécessaire de transformer la crise en occasion pour aller de l'avant".

Quatre nouveaux sondages sur les intentions de vote aux élections du 16 septembre ont été publiés cette semaine donnant toujours une légère avance à la Nouvelle Démocratie sur le PASOK. Ce dernier avait vivement protesté en début de semaine après la publication d'un sondage de l'institut MRB qui donnait le premier ministre sortant Costas Caramanlis vainqueur des élections malgré un effritement lié aux conséquences des incendies.

Malgré les incendies qui continuent pour la 5e journée consécutive de ravager la Grèce, le gouvernement a décidé de maintenir la tenue des élections législatives anticipées prévues le 16 septembre. Déjà les incendies de juin et juillet constituaient le fond de la campagne, mais l'intensité des derniers jours et le nombre élevé de morts risquent de mettre à mal les certitudes du premier ministre Costas Caramanlis quand à sa réélection.

Les fonctionnaires du ministère de l'Intérieur vont devoir écourter leurs vacances pour préparer les élections législatives du 16 septembre après la décision du premier ministre d'écourter le mandat en cours. Une décision qui a ravi tous les leaders politiques, heureux de répartir en campagne, même si le seul enjeu est la reconduite du gouvernement lequel demande un deuxième mandat pour achever ce qu'il n'a pu terminer de son programme au cours du premier. A défaut d'idées, ce qui risque d'animer la campagne sera l'affaire de l'emploi des marges dégagées par les placements obligataires des mutuelles de retraites. Une bombe à retardement...