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Le Conseil des chefs de parti a tenu jeudi une réunion marathon de quatre heures sous la présidence du chef de l'Etat, Costis Stephanopoulos, pour discuter de la question chypriote et du plan Annan. A l'issue du Conseil, le Premier ministre, Costas Karamanlis, s'est declaré implicitement en faveur du plan Annan, assurant toutefois que "dans tous les cas, la Grèce se tiendra immuablement, comme toujours, aux côtés de Chypre, indépendamment du résultat du referendum".

Si les deux communautés à Chypre, et les gouvernements de Grèce et de Turquie, se mettent d'accord pour un ajournement des referendums sur le plan Annan de réunification de l'île le 24 avril, alors le Secrétaire Général de l'ONU serait prêt à discuter de cette éventualité, fait-on savoir au siège de l'ONU, bien que cette éventualité soit peu probable.

La communauté grecque des Etats Unis a organisé jeudi à Astoria (NY) une assemblée générale dans les locaux de la Fédération des associations de la Diaspora. Lors de cette manifestation, les présidents, les cadres et les représentants des plus grandes organisations et associations de la diaspora, ont pris position en faveur du ''non'' au referendum à Chypre le 24 avril pour l'approbation du 5eme plan Annan, au motif que ce plan est "injuste, non fonctionnel et aura, non seulement pour Chypre, mais aussi pour la Grèce, des conséquences fâcheuses".

Le président de la République chypriote, Tassos Papadopoulos, a déclaré rejeter le plan Annan ne satisfaisant pas aux objectifs minimum posés pour la fonctionnalité de l'Etat et la garantie des droits des citoyens. Dans son message de 52 minutes à la Nation mercredi soir, M. Papadopoulos a appelé le peuple chypriote à dire "fortement non" au Plan lors du referendum des Chypriotes grecs le 24 avril.

Le président du PASOK (parti socialiste grec), Georgios Papandreou, a annoncé mercredi le soutien du PASOK au plan Annan pour un règlement de la question chypriote, au terme d'une longue réunion à laquelle ont pris part l'ancien Premier ministre, Costas Simitis, les anciens ministres des Affaires étrangères des gouvernements du PASOK, les anciens commissaires européens et les membres du Bureau Exécutif. Annonçant la décision, M. Papandreou a déclaré également que son parti soutiendra toute décision de l'Hellénisme chypriote et qu'il se tiendra à ses côtés.

Le porte-parole adjoint du Département d'Etat, Adam Ereli, a indiqué mercredi depuis Washington que le secrétaire d'Etat américain, Colin Powell, avait eu un entretien téléphonique avec ses homologues grec et turc, MM. Molyviatis et Gul, pour leur demander de contribuer à faire accepter le plan Annan lors des deux referendums qui auront lieu à Chypre le 24 avril.

Une forte majorité des Grecochypriotes et des Grecs se disent opposés au Plan Annan pour le règlement de la question chypriote, selon un sondage effectue par VPRC pour le compte de l'édition dominicale du quotidien athénien Eleftherotypia, bien que pour 38% des personnes interrogées le choix dépende de la position qu'adoptera le Président de Chypre lequel pourrait s'exprimer sur le sujet avant le Lundi de Pâques. D'intenses concertations continuent entre Athènes et Nicosie afin d'évaluer les conséquences d'un refus du plan Annan.

Après deux nuits de négociations dans une atmosphère très lourde malgré les paysages enneigés de Bürgenstock où avaient lieu les pourparlers "de la dernière chance" sur l'avenir de Chypre, le porte-parole du gouvernement chypriote, Kyprios Chrysostomidis a déclaré mercredi que les changements techniques apportés au plan de résolution de la question chypriote par le Secrétaire Général de l'ONU, Kofi Annan, ne satisfont pas la partie chypriote-grecque. Pour des raisons diamétralement opposées, le leader chyproturc Raouf Denktash faisait savoir qu'il n'acceptait pas non plus le plan et traitait dans la foulée le commissaire européen à l'Elargissement de… nazi !

Deux nuits de marathon pour examiner minutieusement les 9000 pages du Plan Annan et remettre les observations au Secrétaire général des Nations Unies par les participants Chypriotes, Grecs et Turcs aux pourparlers de Bürgenstock, Suisse, soumis à un agenda très serré qu'on présente comme la dernière chance. La partie grecochypriote a fait part de sérieuses objections notamment en ce qui concerne le taux de retour des réfugiés et la démilitarisation de l'île.

La diplomatie consiste souvent en l'art subtil de ménager le chou et la chèvre. Mais à force de s'adonner à ces subtilités, on risque de faire choux blanc, voire de se trouver dans les choux, surtout quand la chèvre a déjà brouté dans son butin, sans pour autant rassasier son appétit. Voilà à quoi risque de se résumer l'histoire contenue dans les 9000 pages que le Secrétaire général des Nation Unies doit remettre aujourd'hui à Buergenstock (Suisse) aux Chypriotes grecs, aux Chyproturcs, aux Grecs et aux Turcs, en guise de projet pour la création d'un nouvel Etat chypriote.