Le président de la République française, Nicolas Sarkozy, est arrivé vendredi à Athènes pour des entretiens avec le gouvernement grec portant sur les questions bilatérales et européennes, la France assumant le prochain semestre de la présidence de l'Union Européenne ; le principal accord signé lors de cette journée concerne la formation de l'armée de l'air grecque.
Le chef de l'Etat français a été accueilli par le ministre des Affaires étrangères, Dora Bakoyannis, en début d'après-midi. M. Sarkkozy a été ensuite déposer une gerbe au Monument du Soldat inconnu devant le Parlement, où il a pris peu après la parole s'adresser aux députés grecs.
M. Sarkozy était par la suite reçu par le président de la République, Carolos Papoulias, dont il était également l'invité à un déjeuner officiel. "Votre présence ici souligne ce que vous avez dit il y a quelques instants au Parlement sur une relation franche historique Grèce-France […] Je pense que votre discours a provoqué de l'enthousiasme, comme vous avez pu vous-même vous en rendre compte, et nous vous remercions infiniment pour tout ce que vous avez dit", a dit M. Papoulias dans son adresse au président français.
Au cours du déjeuner offert par M. Papoulias en l'honneur du chef de l'Etat français - et auquel assistaient le premier ministre, Costas Caramanlis, le président du Parlement, Dimitris Sioufas, le ministre des AE, Dora Bakoyannis, le ministre de la Défense, Vanghelis Meïmarakis et d'autres ministres, le président du PASOK, Georges Papandréou, du LAOS, Georges Karadzaféris, les chefs des armées ainsi que les représentants du monde de la culture et des affaires - M. Papoulias a évoqué la proposition française au sujet de la mise en place d'une "Union pour la Méditerranée" et souligné que la "Grèce accueille chaleureusement cette idée, car nous croyons en une coopération étroite des Etats méditerranéens".
De son côté, M. Sarkozy a affirmé que "la relation entre la Grèce et la France est unique" et exprimé l'espoir que "nous donnons aujourd'hui un essor à notre longue histoire pour réaliser ensemble la nouvelle alliance entre la France et la Grèce".
Dans une lettre ouverte adressée à M. Sarkozy, en sa qualité de président du Conseil européen à partir du mois prochain, le président du PASOK (socialiste, oppoistion) et de l'Internationale socialiste (IS), Georgios Papandreou, a exprimé son inquiétude au sujet des Balkans occidentaux et de la période d'instabilité et d'incertitude dans laquelle ils replongent.
De son côté le ministre des Affaires étrangères, Mme Bakoyannis s'est entretenue avec son homologue français, Bernard Kouchner, avec qui elle a signé un protocole additif à l'accord greco-français sur les relations intellectuelles et artistiques.
Le premier ministre français, François Fillon, devait rejoindre M. Sarkozy à Athènes dans la soirée et la délégation française quittera la capitale grecque samedi matin pour le Liban.
Signature d'une déclaration commune sur la défense et la sécurité

A Athènes, détente et décontraction étaient de mise tout au long de la rencontre de M. Caramanlis (à g.) avec M. Sarkozy. Une ambiance qui contrastait singulièrement avec la douche froide à laquelle était soumis le premier ministre grec un an plus tôt (juill. 2007) en visite à l'Elysée.
Le premier ministre, Costas Caramanlis, et le président de la République française, Nicolas Sarkozy, ont signé une déclaration commune en matière de défense et de sécurité, tandis que les ministres de la Défense des deux pays, MM. Meïmarakis et Morin, ont signé pour leur part un document sur la formation de l'armée de l'air, alors que Mme Bakoyannis et le secrétaire d'Etat français aux Affaires européennes, M. Jouyet, ont aussi signé un mémorandum s'ajoutant à l'accord sur les relations intellectuelles et artistiques existant déjà.
M. Caramanlis a parlé des liens puissants et historiques entre les deux pays et a qualifié le président français "d'ami personnel" et compatriote de Thessalonique, faisant référence à l'origine grecque de M. Sarkozy.
La Grèce, a ajouté M. Caramanlis, est prête à soutenir la présidence française de l'UE dans les domaines tels que l'immigration, rappelant la proposition du gouvernement grec pour la mise en place d'un corps européen de garde-côtes.
Le premier ministre s'est prononcé en faveur de la fondation de l'Union pour la Méditerranée que propose la France, soulignant que tous les pays de la région pourront profiter des nouvelles formes de coopération, tout en soulignant que ce projet est dissocié de l'optique d'adhésion de la Turquie à l'UE.
Les deux dirigeants ont de plus évoqué la coopération bilatérale dans tous les domaines, la coopération dans l'industrie de défense, M. Caramanlis informant que les discussions sur ces dossiers se poursuivront.
M. Sarkozy, pour sa part, a déclaré être d'accord avec le premier ministre sur tout, et qu'il n'existe nulle part aucun problème dans les relations greco-françaises, convenant de la nécessité en particulier de mettre en place un corps européen de garde-côtes. Nous ne pouvons pas laisser un seul pays, a-t-il précisé, faire face à l'entrée d'immigrés vers l'Eruope.
Sur la cherté de la vie, le président français a convenu que le Conseil européen devrait se mobiliser afin que l'UE protège ses citoyens, mentionnant sa propre proposition d'une réduction de la TVA sur les carburants et celle de l'Autriche d'imposer la spéculation, et saluant dûment l'initiative du premier ministre grec de demander que le dossier de la cherté de la vie soit discuté lors du prochain Conseil européen.
Enfin, à propos de la FYROM, M. Sarkozy a déclaré que "la Grèce est une démocratie et nous soutenons les démocraties. Si Skopje veut entrer dans l'OTAN et dans l'UE, elle doit faire quelque chose aussi pour sa modernisation et pour la question qu'elle a avec la Grèce. La diplomatie française soutient celle de la Grèce, nous sommes solidaires sur cette question et sur d'autres sujets".
i-GR/ANA-MPA