Un litige autour du tracé du fleuve Evros réveille les antagonismes entre Ankara et Athènes. Avec, en outre, une rivalité territoriale sur des projets gaziers offshore.
L'épidémie de Covid-19 bat à peine en retraite que les tensions entre la Grèce et la Turquie repartent à la frontière délimitée par le fleuve Evros. C'est un petit bout de terrain appartenant à la Grèce qui est l'objet des bisbilles depuis jeudi.
Presque un mois après avoir été encouragés par la Turquie à se presser aux portes de la Grèce en rêvant d'une Europe à bras ouverts, des milliers de réfugiés ont fait demi-tour.
Le conseil grec des réfugiés (GCR), ONG grecque de défense du droit d'asile, a annoncé mardi avoir formulé un recours devant le Conseil d'Etat contre une ordonnance de l'exécutif qui en suspend temporairement la procédure.
"La Grèce avait demandé (aux autres Etats membres) d'accueillir des enfants migrants en septembre ou octobre dernier. La Commission avait fait la même demande. Mais jusqu'ici, il n'y avait pas eu de réponse", a constaté vendredi Ylva Johansson, commissaire aux Affaires intérieures.
Le président Recep Tayyip Erdogan a affirmé mercredi que la Turquie garderait ses frontières avec l'Europe ouvertes pour laisser passer les migrants, jusqu'à ce qu'elle obtienne une réponse «concrète» de l'Union européenne à ses exigences.