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Quand l’Allemagne érige la Grèce en modèle

Published in Le Monde on
Le premier ministre grec, Kyriakos Mitsotakis, et le chancelier allemand, Friedrich Merz, à Berlin, le 13 mai 2025. ODD ANDERSEN/AFP
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Le premier ministre grec, Kyriakos Mitsotakis, et le chancelier allemand, Friedrich Merz, à Berlin, le 13 mai 2025. ODD ANDERSEN/AFP

Jadis ultracritique à l’égard d’Athène, la droite allemande, à commencer par le chancelier conservateur Friedrich Merz, ne tarit plus d’éloges sur la santé économique de la Grèce, et notamment sur son désendettement accéléré.

La comparaison est tentante, et les commentateurs allemands ont du mal à s'en priver. Alors que les difficultés budgétaires de la France la plongent dans une instabilité politique dont il est difficile d'entrevoir la fin, la Grèce affiche une insolente santé économique. Au point que treize ans après avoir menacé de faire exploser la monnaie unique, elle présente des indicateurs au beau fixe - croissance supérieure à celle de la zone euro, excédents budgétaires primaires, recul du chômage et, surtout, désendettement accéléré - qui font rêver une Allemagne elle-même en plein doute, inquiète de voir son économie ralentir et le chômage augmenter, et contrainte de s'atteler à de difficiles réformes structurelles.

Même le quotidien conservateur Frankfurter Allgemeine Zeitung se montre admiratif : « La Grèce est passée du statut de pays endetté à celui de moteur de la croissance », écrivait-il le 8 septembre, rappelant que « nulle part ailleurs en Europe la dette n'a été réduite aussi rapidement qu'en Grèce ». Celle-ci a été ramenée de 212 % du PIB en 2020, à un peu…

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