
Une carte des naufrages de migrants déployée lors d'une manifestation de soutien aux victimes sur laquelle est écrite « Pylos était un meurtre de masse perpétré par l'Etat grec et l'Union européenne ». A Athènes, le 28 juin 2023. LOUISA GOULIAMAKI/AFP
Au moins 600 personnes seraient mortes dans le naufrage de l’« Adriana » mais seuls 82 corps ont été retrouvés. La plus haute hiérarchie des gardes-côtes est mise en cause par la justice, notamment pour non-assistance à personne en danger.
Près de deux ans après l'un des naufrages les plus meurtriers d'embarcations de migrants en Méditerranée, survenu au large de la ville grecque de Pylos, le parquet du tribunal maritime du Pirée a décidé d'engager des poursuites pénales contre 17 officiers des gardes-côtes, ont annoncé, vendredi 23 mai, les avocats de survivants. Parmi les accusés figurent plusieurs officiers supérieurs, dont l'ancien chef des gardes-côtes helléniques.
Les chefs d'accusation retenus par le procureur et publiés par les avocats de victimes constituent des crimes graves. Le capitaine du patrouilleur en intervention durant le sauvetage est notamment accusé d'avoir « provoqué un naufrage (…) ayant entraîné la mort (…) d'au moins 82 personnes [le nombre de corps retrouvés] », ainsi que de non-assistance à personne en danger. L'ensemble des accusés, le chef des gardes-côtes d'alors et d'autres officiers supérieurs sont accusés d'avoir « exposé des personnes [au danger], malgré [l']obligation légale de les secourir, les laissant en situation de détresse, avec pour\u2026