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Georges Corraface, nouveau président du festival de cinéma de Thessalonique

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Publié dans iNFO-GRECE le

Un communiqué du ministère grec de la Culture a annoncé jeudi la nomination de l'acteur Georges Corraface "une personnalité grecque qui s'est distinguée sur la scène culturelle mondiale" en tant que président du festival cinématographique de Thessalonique. Après Nikos Aliagas, Corraface est une autre vedette française rapatriée en Grèce. Mais l'acteur bien connu des téléspectateurs français arrive dans un terrain déjà rompu à la francophonie et même à la francophilie, quoique terrain miné.

Georges Corraface, né d'une famille d'origine grecque en 1952, il a grandi à Paris. Il a débuté sa carrière avec le rôle de Bassanio dans "Le Marchand de Venise" et depuis il a enchaîné des rôles au théâtre, au cinéma et à la télévision en France, en Grèce et dans d'autres pays européens

A la télévision, en France notamment, il a joué, entre autres, dans "Le Château des Oliviers" avec Brigitte Fossey, "Tramontane" avec Alexandra Vandernoot, "La Bicyclette Bleue" avec Laetitia Casta, et dernièrement dans "L'emmerdeuse" avec Marie-Anne Chazel, dans "L'été Rouge". On le retrouvera cet hiver incarner Alex Santana dans "le Négociateur."

En Grèce, il s'est fait connaître avec "Quatuor en Quatre Mouvements" de Lucia Rikaki, suivi de deux films d'Andreas Pantzis, "Le Sacrifice du coq", qui a gagné des prix dans de nombreux festivals de cinéma, dont Salonique où il obtint le prix d'interprétation, et "To Tama" (le voeu d'Evagoras), qui lui valut le prix du meilleur acteur grec de l'année 2001. Enfin, il obtient un succès populaire en 2003 dans le film "Un Ciel Epicé / Politiki Kouzina" de Tassos Boulmetis, où il a tenait le rôle principal.

Le nouveau président du Festival sera ainsi plus que francophone après le tandem de Theo Angelopoulos et Michel Dimopoulos, respectivement président et directeur du Festival depuis 8 et 13 ans. Angelopoulos a fait ses études cinématographiques en France et la plupart de ses films ont été produits avec des participations françaises, Dimopoulos y avait des attaches familiales et puisait sa cinéphilie. Tous deux ont été évincés après le dernier Festival par le nouveau ministre délégué à la Culture, Petros Tatoulis.

Le couple a mal supporté qu'on les vire de leur maison : Angelopoulos et Demopoulos considéraient qu'ils avaient "fait" le Festival en transformant une foire locale en Festival "international". Une politique d'invités de marque avait contribué à créer cette impression en Grèce, mais l'exigence de "qualité" à la fois n'arrivait pas à attirer la production internationale qui préférait Berlin et Venise à Salonique, et d'autre part, à quelques exceptions près, elle se trouvait en décalage complet par rapport à la réalité locale.

La mobilisation à travers une pétition des pointures internationales des milieux cinématographiques n'a pas eu raison de la décision de Tatoulis d'autant que les rapports personnels entre les deux hommes s'étaient détériorés, avec Angelopoulos menaçant de couler le Festival de Thessalonique en montant un Festival concurrent à Athènes. "Fais-le, ce sera rigolo", lui aurait répondu le ministre, qui confiait les rênes du Festival à Pantelis Voulgaris, tout juste auréolé d'un plein de médailles du Festival de… Thessalonique et surtout du parrainage de Scorsese, producteur de "Nyfes / Jeunes mariées", son dernier film.

Six mois plus tard, Voulgaris jette l'éponge, accusant l'ancienne direction du Festival de comploter en coulisses. L'affaire s'envenime politiquement d'autant plus facilement que Tatoulis, ministre de droite provient de… l'extrême-gauche et qu'à lire la presse de gauche, d'anciens comptes ne sont pas encore soldés.

La tâche ne sera donc pas facile à Georges Corraface qui, n'ayant jamais véritablement vécu en Grèce, arrive dans le milieu, un peu étranger à ces histoires. Un avantage et un handicap, à la fois.

i-GR

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