
Après plusieurs années de diète pour cause de taux d’intérêts prohibitifs pour sa capacité de remboursement, la Grèce revient fin août emprunter sur le marché des capitaux sans filet de protection. Elle paiera des intérêts beaucoup plus élevés que ceux qui lui étaient consentis pendant la crise grâce au mécanisme de soutien de l’Union européenne1
. En échange, le gouvernement grec espère avoir une moindre pression pour procéder aux réformes structurelles et faire le ménage de ses comptes publics. Certains estiment que cette sortie est prématurée ; d’autres en font une priorité liée à la souveraineté nationale. Et vous ?
- 1mécanisme européen de stabilité : voir https://fr.wikipedia.org/wiki/M%C3%A9canisme_europ%C3%A9en_de_stabilit%C3%A9
Est-ce la bonne question ?
Pourquoi envisager que la question ne se pose qu'en terme d'entrée ou de sortie du marché "libre" des capitaux ? Alors que dans un système de pays autonome, celui-ci est libre d'interpeller sa banque centrale, nationale, dans le but de générer les capitaux dont elle a besoin, avec les conséquences déflationistes que cela entraine.
Pourquoi n'imagine-t-on pas sortir de cette ère d'asservissement au monde de la finance, bancaire en particulier, en autorisant la banque centrale européenne à prêter des capitaux aux membres de l'UE ? Cette façon de faire donnerait une autonomie beaucoup plus grande à chaque pays et l'on pourrait imaginer un taux zéro dans certaines limites, conditionnée par exemple en terme de pourcentage du PIB, avec un taux d'intérêt croissant avec un effet de seuils et blocage du système dès que telle ou telle limite serait atteinte.
Cela redonnerait aux pouvoirs publics une bien plus large autonomie et permettrait à chaque pays de se confronter plus facilement aux situations difficiles qu'ils ne génèrent pas forcément eux-mêmes, mais que le système actuel permet d'asservir en cas de difficulté.
Cette autonomie que l'on a abandonnée pour la plus grande jouissance des gestionnaires de capitaux privés...
Marchés financiers
Il est illusoire de revenir sur le marché libre si l'on est pas à même de supprimer le contrôle des changes