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Le ministre du Développement, Dimitris Sioufas, et le ministre turc de l'Energie et des Ressources naturelles, Mehmet Hilmi Güler, ont signé jeudi à Ankara un protocole d'échange d'énergie électrique, premier pas dans la coopération des deux pays dans ce secteur de la production. La rencontre a permis par ailleurs aux deux ministres de faire le point sur le gazoduc grecoturc et les concertations en cours pour la liaison Turquie-Grèce-Italie.

L'élection de Nicolas Sarkozy en France, partisan d'une relation spéciale de la Turquie avec l'UE plutôt que d'une adhésion, n'est pas sans laisser perplexe la Grèce qui avait fait du soutien à l'adhésion de la Turquie un dogme de sa politique en matière d'Affaires étrangères.

ISTANBUL - Le premier ministre, Costas Caramanlis, a déclaré lundi à l'issue de la rencontre avec son homologue turc, Recep Tayyip Erdogan, en marge du Sommet de l'Organisation de la Coopération économique de la Mer noire (CEMN) que "la pleine normalisation des relations greco-turques reste notre objectif principal". Parmi les autres rencontres de M. Caramanlis, celle avec le président russe, Vladimir Poutine, lequel a confirmé la participation de la Grèce au nouveau gazoduc South Stream.

"Nous suivons avec responsabilité et intérêt les développements en Turquie. Nous espérons que l'ordre constitutionnel sera respecté jusqu'au bout", a indiqué le secrétaire d'Etat aux Affaires étrangères, Evripidis Stylianidis, commentant l'annonce d'élections anticipées dans le pays voisin, avant d'ajouter que "en toute circonstance, nous respecterons le verdict du peuple turc et de l'Assemblée nationale turque et essaierons de continuer de manière constructive notre discussion, afin de régler les problèmes qui nous préoccupent ces dernières années".

La mise en place de bureaux de contacts permanents à Thessalonique et Istanbul via une liaison "on line" est la principale proposition issue de la rencontre mercredi de procureurs grecs et turcs à Istanbul pour lutter contre le trafic de stupéfiants, les immigrés clandestins et la vente d'armes. C'était la première fois que des fonctionnaires judiciaires se rencontraient entre les deux pays au sujet de la coopération greco-turque aux frontières.

Une carte sur le site du ministère turc de l'Education présentant la province grecque de la Thrace occidentale comme… un Etat indépendant dans les Balkans, a obligé le ministère grec des Affaires étrangères a procéder lundi à une démarche auprès de l'ambassade de Turquie en Grèce pour demander le retrait de la carte en question du site Internet du ministère turc. La carte qui faisait partie d'un rapport sur la l'origine géographique des participants aux séminaires pour la promotion de l'enseignement de la langue et civilisation turque a été retirée mais pas le tableau statistique correspondant.

Les relations entre la Grèce et la Turquie restent au même niveau et "il n'y a aucune amélioration ni détérioration importante", a dit le ministre des Affaires étrangères, Dora Bakoyannis, dans une interview accordée au journal Vima tis Kyriakis dans laquelle elle s'explique aussi sur ses relations avec le premier ministre, Costas Caramanlis, et les rumeurs d'un climat tendu entre les deux personnalités du parti conservateur au gouvernement.

L'attitude provocatrice de la Turquie sur les sujets de friction avec la Grèce met Athènes dans l'embarras pour définir une date pour la visite prévue de langue date du ministre turc des Affaires étrangères, Abdullah Gül. Ainsi, hier, à l'issue du conseil des ministres hebdomadaire, aucune annonce n'a pu être faite, l'attention s'étant focalisée à calmer les inquiétudes de la presse quant à des divergences d'appréciation de la situation entre le premier ministre Costas Caramanlis et les ministres de la Défense et des Affaires étrangères, M. Meïmarakis et Mme Bakoyannis.

Le gouvernement grec ne décolère pas après que l'OTAN ait cédé à la demande de la Turquie d'exclure une partie du Nord de l'Egée, l'île grecque de Aï Stratis, dans les exercices de l'Alliance atlantique sous prétexte que l'île se trouvait dans la zone démilitarisée définie par les accords greco-turcs de Lausanne. "Cet acte ne vise pas seulement à mettre en doute les droits souverains d'un pays allié, mais détruit la cohésion et l'efficacité de l'OTAN", a prévenu jeudi le porte-parole du ministère des Affaires étrangères, Georgios Koumoutsakos.

"Il existe une nouvelle dynamique et de nouvelles perspectives en vue de l'augmentation des échanges commerciaux des communautés d'affaires de Grèce et de Turquie", a déclaré le président de la Chambre de commerce greco-turque, Panagiotis Koutsikos, s'adressant au Forum d'affaires greco-turc dont les travaux ont débuté vendredi pour se clôturer ce samedi.