
A la veille du référendum de dimanche 5 juillet en Grèce, bataille de "unes" entre les journaux partisans du oui et ceux prônant le non.
A Kifissia, les terrasses bondées sont bruyantes, les femmes apprêtées arpentent les magasins de luxe, et les voitures rutilantes sillonnent les allées arborées, lundi 6 juillet. La nonchalance semble caractériser la ville bourgeoise de 70 000 habitants, située au nord d'Athènes, qui a voté à contre-courant du pays, dimanche, optant à 64,59 % pour le oui au plan d'aide présenté par les créanciers, alors que le non l'a emporté à 61,3 % sur l'ensemble de la Grèce. C'est en réalité une colère sourde qui règne dans la banlieue cossue. Majoritairement « surpris » par le résultat de ce scrutin, les résidents restent désormais silencieux.
Parmi eux, Ioanna (qui ne souhaite pas donner son nom) marche d'un pas pressé dans les allées bordées de bougainvilliers du centre-ville. La femme d'âge mûr a le visage fermé derrière ses grosses lunettes de soleil. Méfiante, elle hésite, puis finit par déverser sa colère. « Ce référendum est une catastrophe. J'ai peur de ce que peut faire le premier ministre Alexis Tsipras. Maintenant, soit on va vers de nouvelles élections, soit vers une sorte de dictature communiste. » Ioanna déplore « l'image renvoyée » aux autres pays d...