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La leçon d’Alexandre le Grand aux politiques français

Published in Le Point on
Alexandre le Grand sur son cheval Bucéphale, sculpture en bronze de Roman d'après un original de Lysippe de Sicyone (395-305 avant J.-C.). © Luisa Ricciarini / Bridgeman Images
Légende

Alexandre le Grand sur son cheval Bucéphale, sculpture en bronze de Roman d'après un original de Lysippe de Sicyone (395-305 avant J.-C.). © Luisa Ricciarini / Bridgeman Images

LA MINUTE ANTIQUE. Face aux petitesses et tristes renoncements de nos hommes politiques, le livre Quand Alexandre rencontre l'Orient >> nous rappelle ce qu'est un grand homme militaire ou d'Etat.

Voilà qui nous console un peu de la petitesse politique de l'époque, de l'absence de vrais leaders et des tristes renoncements qui vont avec… Une lecture qui tombe à point car elle nous emmène loin de France, loin du XXIe siècle, du côté d'Alexandre le Grand. On n'en aura jamais fini de rêver avec ce roi conquérant qui ne dormait jamais sans son Iliade annotée par son professeur et glissée sous son oreiller…

Quand Alexandre rencontre l'Orient, de Fabrizia Baldissera et Pascal Charvet *, nous invite à partager son expédition en Inde, confrontant les textes grecs qui la relatent (Arrien, notamment) avec la littérature indienne, en un contrepoint fascinant.

Priorité à l'intérêt général

On en apprend beaucoup sur les éléphants de guerre ou les sages nus qui faillirent initier Alexandre au yoga. On y glane surtout cette anecdote qui en dit long sur la capacité de certains chefs à passer des messages forts quand l'heure est grave.

Ainsi, en - 327 av. J.-C., nous dit Plutarque, peu avant de passer en Inde, Alexandre s'aperçut que son armée, lestée par le butin de ses conquêtes, était devenue lourde, donc vulnérable. Il ordonna donc qu'on brûle les chariots contenant les trésors, mais en commençant, surtout, par les siens, sacrifiant, exemplaire, son train de vie au nom de l'intérêt général. C'est ainsi, aussi, qu'Alexandre est grand. Et que certains de nos contemporains restent des nains.

* « Quand Alexandre rencontre l'Orient », de Fabrizia Baldissera et Pascal Charvet, éd. Libretto, 496 p., 13,40 €.