
« Paris et Hécube », tableau de Vincent Camuccini (1771-1844). © © A. Dagli Orti / © NPL - DeA Picture Library / Bridgeman Images
LA MINUTE ANTIQUE. Dans son nouvel ouvrage, edite chez Odile Jacob, Francois Ost pose l'enjeu politique de la place des femmes dans la cite antique et, par extension, dans la societe d'aujourd'hui.
Hécube, reine de Troie, exilée, veuve, qui a tout perdu - jusqu'à ses enfants - et réclame justice, a triomphé à la Comédie-Française dans la relecture qu'en fait Tiago Rodrigues. Antigone a refait parler d'elle pendant le Covid, citée en exemple par celles et ceux qui, empêchés au nom des conditions sanitaires de rendre hommage à leurs défunts, invoquaient comme la fille d'Œdipe une loi supérieure aux lois humaines…
Les héroïnes tragiques de l'Antiquité sont toujours dans l'actualité parce qu'elles sont toujours dans nos cœurs, y stimulant la compassion comme le devoir de rébellion face à ce qui ne va pas. Des modèles ? Bien sûr, et plus encore. Dans un ouvrage passionnant,Les Femmes dans la cité et la tragédie grecque(Odile Jacob, 224 p., 23,90 €), le juriste François Ost, parcourant les grandes pièces d'Euripide, de Sophocle et d'Eschyle (mais aussi les travaux de Nicole Loraux ou de Marcel Detienne), développe la thèse selon laquelle les héroïnes tragiques auraient été, dès le début, conçues par les poètes comme les fers de lance de la contestation d'une démocratie athénienne où…