L'Eurogroupe a donné son feu vert vendredi au troisième plan d'aide grec, d'un montant de 86 milliards d'euros. Angela Merkel va devoir convaincre sa majorité politique cette semaine du bien-fondé de cet accord.
L'interminable crise grecque s'invitera mercredi au Bundestag, où les parlementaires allemands se prononceront sur le troisième plan d'aides de 86 milliards d'euros sur trois ans accordé vendredi à la Grèce par les ministres des Finances de la zone euro.
La chancelière allemande Angela Merkel a estimé dimanche que la question des migrants dans l'UE, confrontée à une crise humanitaire sans précédent, allait occuper les Européens "bien plus que la Grèce et la stabilité de l'euro".
Avec le feu vert de l'Eurogroupe au troisième plan d'aide à la Grèce, la chancelière allemande Angela Merkel s'est imposée face à son rigide ministre des Finances Wolfgang Schäuble, sa popularité la protégeant de la grogne des conservateurs.
Les députés allemands ont été convoqués en session extraordinaire mercredi afin de se prononcer sur le nouveau plan d'aide à la Grèce. L'issue du vote ne fait aucun doute: le 17 juillet, le Bundestag avait donné son feu vert au principe d'un troisième plan d'aide.
Les ministres des Finances de la zone euro se réuniront vendredi à Bruxelles pour se prononcer sur le nouveau plan d'aide de plus de 80 milliards d'euros à la Grèce, a annoncé mercredi le porte-parole du président de l'Eurogroupe Jeroen Dijsselbloem.
La nouvelle d'un accord sur un troisième plan de sauvetage pour la Grèce a été accueillie avec circonspection dans les milieux politiques outre-Rhin. Plusieurs heures après les annonces faites à Athènes et à Bruxelles, un commentaire de la chancelière Angela Merkel se faisait toujours attendre.
«Il y a bien une évolution.» Alors que Jean-Luc Mélenchon, qui a porté les couleurs du Front de gauche (FDG) à la présidentielle de 2012, s'est longtemps refusé à évoquer l'option d'une sortie de la zone euro, les lignes semblent désormais bouger au sein de la gauche radicale française.
La "réaction froide et abrupte du gouvernement allemand (aux propositions grecques) était indigne", estime le philosophe allemand Jürgen Habermas dans un entretien à paraître jeudi dans L'Obs.
"Nous pourrons reparler de telles possibilités (...) une fois que sera achevé avec succès le premier examen du programme à négocier", a déclaré la chancelière allemande.