
Abribus athénien orné, pour le scrutin de dimanche 20 septembre, d'affiches électorales de Syriza (à dr.) et de Nouvelle Démocratie (à g.). Image: ARIS MESSINIS/AFP
Grand. Bleu. Avec force slogans et drapeaux. Le kiosque électoral de Nouvelle Démocratie (droite) est de retour sur Syntagma, la place centrale d'Athènes. Au début de l'année, il avait plié bagage en catimini après sa déroute aux élections législatives, remportées triomphalement par Alexis Tsipras et sa coalition de la gauche radicale, Syriza. Mais à présent, à quelques jours du scrutin anticipé qui se tient dimanche, on croirait être remonté dans le temps. A l'intérieur du kiosque, attablés comme dans un café, des hommes d'un certain âge jouent tranquillement avec leur komboloï (traditionnel chapelet pour égrener le temps), tout en sirotant un café frappé. Pas grand monde ne s'arrête pour discuter?
L'image est aussi figée que la Grèce elle-même, où le désenchantement l'emporte depuis qu'Alexis Tsipras a signé en juillet le troisième plan de rigueur exigé par les créanciers,...
La société grecque doit accepter des réformes indispensables
http://www.lemonde.fr/idees/article/201…
un trés bon article sur les maux grecs..et leurs remedes
Syriza a pu représenter un espoir pour une partie des Grecs....Cette période a été naïvement décrite comme le " printemps d'Athènes " par M. Varoufakis, ancien ministre des finances. Mauvaise foi, lorsqu'on sait l'opacité entretenue par les dirigeants grecs autour des négociations, que la gestion intérieure a été inexistante, qu'aucune mesure d'ordre social, administratif ou économique n'a été prise, à l'exception d'une loi d'aide à la pauvreté, indispensable, mais dont on a omis de dire qu'elle était financée par l'Europe…
La bataille engagée par le gouvernement formé par Syriza et 'ANEL n'a pas été celle de la modernisation du pays dans le cadre européen, mais bien de la défense de l'Etat clientéliste, de l'économie fermée et sous-développée..
Tout le monde, Europe comme FMI, convient d'adaptations nécessaires, voire d'une restructuration… à condition que les réformes importantes (modernisation de l'Etat, privatisations, ouverture économique) avancent.
Les partis traditionnels flattent un électorat qui, en juillet, a voté non aux réformes, tout en déclarant à quelque 80 % vouloir rester dans la zone euro et l'Union européenne. N'en déplaise aux adorateurs du " peuple ", et à la décharge des politiciens, il n'est pas facile de gérer une opinion aussi contradictoire et volatile.
Les problèmes actuels de la société grecque dépassent de loin le débat gauche-droite : une économie touchée par le manque d'attractivité pour les investisseurs et la bureaucratie (un employeur doit payer en charges sociales l'équivalent d'un salaire ; pour exporter un produit grec, il faut une vingtaine de documents signés alors que pour son équivalent néerlandais il en faut quatre ou cinq), un clientélisme et une corruption qui perdurent, un secteur privé (d'où proviennent la totalité des chômeurs) en détresse faute de crédits et d'encouragements.
La société grecque doit devenir adulte et décider soit de rester dans le giron européen, soit de rejoindre le tiers-monde. La question d'une sortie de l'euro est absurde, ce serait désastreux pour un pays importateur de plus de 85 % de sa consommation