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L'anecdote du jour: la générosité de M. Koufontinas

Le virage rocambolesque pris par l'affaire de la 17N, la fameuse organisation terroriste qui depuis 28 ans échappait aux filets de la police, si filets y en avait, au-delà des espoirs que l'arrestation d'un nombre des ses membres suscite d'un terme aux actions meurtrières, interdit tout commentaire sérieux. Restons en donc aux anecdotes et autres témoignages de chauffeurs de taxi.


28 ans de recherches de la police grecque, les meilleurs experts internationaux, la CIA, le FBI, la Scotland Yard, la DST française restée, elle, plus discrète, pour démanteler la dernière organisation de terrorisme politique en Europe. Et soudain, il n'y a plus de mystère ! Fin juin, une bombe éclate entre les mains d'un d'entre eux et lui tombe entre les mains de la police. Et tout s'enchaîne. En un mois, l'organisation est démantelée, dix membres arrêtés dont le chef présumé, chez eux dans le salon devant la télé. Des dizaines de clandestins traversent chaque jour les frontières grecques du nord au sud, d'est en ouest. Eux, pas de tentative de fuite. Comme s'ils attendaient leur heure. Comme le dernier qui manquait à l'appel, le présumé n° 2 "Lucas"-le-martyre. En bon martyre de sa foi, il ne témoignera pas de l'étendue de ses soutiens.

Plus de soutiens discrets de notables de la politique grecque, plus d'amitiés suspectes. L'organisation n'est qu'une bande de petits copains, qui plus est, fistons de curés à famille nombreuse, des petits bandits qui se font prendre la main dans la poche et révèlent tout au premier interrogatoire, qui se dénoncent mutuellement. Minable ! Pour eux, et minable pour ceux qui les avaient soutenus jusqu'ici. Pour leurs victimes aussi, de tomber sous les balles gratuites des gosses qui jouent à la guéguerre !

Mais, voilà que l'honneur est sauvé! "aujourd'hui et vers 14h35 s'est présenté spontanément au bâtiment de la Police centrale d'Athènes et s'est rendu le recherché Dimitrios Koufontinas, fils de Kontantinos et de Vaïa, né en 1958 à Terpni Vissalias, préfecture de Serres", précise le communiqué officiel de la police. Dans la soirée, son avocate a entrepris d'expliquer aux médias l'acte inouï de son client, présumé n° 2 de l'organisation sous le pseudonyme "Lucas".

"J'assume la responsabilité politique des actes revendiqués par la 17 Novembre", annonce fièrement la déclaration du héros transmise par son avocate, avant d'expliquer que sa "conduite était guidée par la construction d'un mouvement révolutionnaire et la vision pour une société socialiste".

Il était urgent que la vingtaine des victimes des attentats des terroristes le soient pour une cause juste. Il était temps que l'image des guérilleros urbains soit redressée auprès des révolutionnaires de tout poil. "La valeur du combattant en des tels instants, c'est la dignité", déclare M. Koufontinas pour expliquer son acte héroïque de se rendre aux policiers la tête haute.

Mais il y avait une autre urgence. Ce vendredi après-midi, le Premier ministre M. Simitis doit faire sa rentrée politique en prononçant le discours traditionnel à l'occasion de l'inauguration de la Foire Internationale de Thessalonique. Le premier rebond dans les sondages, cet été, suite aux premières arrestations des membres de la 17N, a été vite consommé devant la flambée des prix et le dérapage de l'inflation. L'acte généreux de Koufontinas, la veille du discours, tombe à point.

Quelques minutes avant de se rendre, "Lucas" avait pris soin de montrer que sa générosité n'avait pas de limites. Au chauffeur du taxi qui l'avait conduit jusqu'au poste de police, il a tendu un billet de 100 euros pour payer sa course d'une valeur de 7 euros, laissant toute la monnaie en pourboire !

Si, la seule limite que se fixe "Lucas"-Dimitrios Koufontinas est celle de la parole. En digne combattant, il ne dénoncera personne, il prévient qu'avec lui, les juges "n'apprendront rien d'essentiel", il déclare sa solidarité avec ceux qui "justement ou injustement sont actuellement détenus pour cette affaire", blanchit le chef présumé de la 17N Alexandros Giotopouos, détenu aussi, et nie toute relation de son organisation avec les partis politiques.

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